Aspects cliniques
La localisation typique du carcinome épidermoïde labial est le tiers moyen de la lèvre inférieure. C’est également la localisation privilégiée chez la femme même s’il existe un plus grand pourcentage de localisations labiales supérieures que chez l’homme.Cliniquement, il apparaît d’emblée, ou se développe sur une lésion précancéreuse.
Lésions précancéreuses
La leucoplasie est la plus fréquente dans notre expérience. Elle est le plus souvent d’origine tabagique (leucoplasie en pastille de la lèvre inférieure des fumeurs de cigarette avec parfois une lésion similaire en « décalque » au niveau labial supérieur) (figure 3). Il s’agit de placards plissés blanchâtres plus ou moins épais et étendus mais superficiels. L’aspect est soit homogène (hyper-, ortho-, et parakératosique avec un infiltrat
inflammatoire chronique), soit nodulaire inhomogène (speckled leucoplakia des anglosaxons) où des dysplasies épithéliales sont souvent rencontrées . Toute fissuration, érosion ou végétation apparaissant sur une leucoplasie labiale fait craindre une transformation maligne.
Le carcinome épidermoïde labial peut aussi se développer à partir d’une chéilite actinique . C’est une hyperkératinisation réactionnelle apparaissant sur des lésions initialement érythémateuses et squameuses à surface irrégulière non indurée. Des croûtes se forment, et leur arrachement provoque de petits
saignements (figure 4). Des surinfections sont possibles. Les lésions de chéilite actinique doivent être surveillées régulièrement (au moins 1 fois par an). Il est difficile d’y apprécier cliniquement la transformation maligne et un contrôle histologique est souvent indispensable. En présence de dysplasies, l’exérèse est la règle, souvent en recourant à une vermillonectomie. Il s’agit de l’ablation de l’ensemble de la lèvre rouge
Figure 3 | Leucoplasie tabagique |
Figure 4 | Chéilite actinique |
Figure 5 | Carcinome épidermoïde labial inférieur |
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